"'Des trains trop larges nommés désirs'... Voilà qui aurait été un bon titre pour Cannes ou pour un bon slogan pour les élections." C'était un statut d'un de mes contacts sur un réseau social. J'y ajouté ceci.

Quelles couleurs auront les locomotives et ses wagons, qui seront les conducteurs ou les conductrices et ses assistant(e)s, qui seront les passagers, qui restera à quai, y-aura-t-il des retards dans leurs formations, le nouveau chef de gare sera-t-il à la hauteur? Y-aura-t-il des faux départs, des déraillements, prendra-t-il la direction du nord, du sud, fera-t-il du surplace, les billets vont-ils augmenter? Bref, assez de questions pour sortir de notre train-train quotidien... J'allais oublier les vaches que je soupçonne d'être déjà un peu lasses... Ah la nVache!

J'aurais pu continuer car il y a en effet une vache aux tâches noires mais au fond jaune qui est parvenue à former un troupeau plus imposant encore qu'il y a quatre ans, de quoi donner la jaunisse à tant d'autres bovins qui eux, surtout, veulent rester fidèles à leurs couleurs. Un drôle de champs s'offre à nos yeux, divisé entre un camp atteint de bartavite aigue et un autre qui n'a envie que de crier barre-toi vite, barre-toi vite! Ras-le-bol d'être la vache à lait de l'autre camp, séparons-nous bon sang crie à tue-tête le troupeau grandissant. Pas si vite, ce n'est pas si simple rétorque l'autre camp refusant d'être traité de la sorte.

Les cow-boys capables il y a quatre ans d'écarter le troupeau qui s'incruste recourront-ils encore à des ruses de Sioux pour le contourner et le laisser à l'état sauvage. Ou de peur qu'il revienne plus enragé que jamais aux prochaines élections changeront-il de stratégie et l'inviteront-ils à l'étable pour cette fois établir véritablement un programme et pour gouverner. N'est-ce pas la meilleure manière de contrôler le troupeau et d'espérer que face aux méandres floues, grises et brûlantes du pouvoir, il finisse par se dissiper. Un champs, deux camps, plein de cancans pour au bout du compte quel changement et quand donc un gouvernement se demande-t-on tant.

Pour en revenir au train, je l'ai pris mercredi dernier justement pour me rendre dans une ambassade de Londres. Arrivant dans le quartier, je remarquai d'abord l'ambassade italienne par son drapeau qui flottait à la façade, puis juste en face, je vis une autre ambassade avec un drapeau qui m'était encore plus familier. J'y rentrai pour me trouver quelques pas plus tard dans une salle dans laquelle trônait face à un portrait de Léopold Ier un panier à linge sale recouvert d'un papier blanc sur lequel était inscrit les mots "Kamer" "Chambre" "Zimmer". Rentrant dans un des isoloirs placés tout près, je dépliai avec soin un grand papier de couleur blanche lui aussi, et y cochai une case tout en étant un peu distrait par les couleurs rouge, blanche et verte du drapeau italien visible à travers la fenêtre. Je déposai ensuite le papier à fond blanc dans le panier me demandant par la suite si quel que soit la couleur de mon vote quelque chose de plus propre allait en sortir. Ils lavent tous plus blancs ajouteront rapidement et un peu facilement certains. Du panier à linge à la chambre, le chemin est court ou devrait être court mais si j'ai vu des bulletins et un panier, je n'ai pas vu de machine à laver. Ainsi je ne sais donc pas si depuis la dernière fois, lorsqu'il a fallu dix-mois mois pour laver le linge sale, ils ont à présent acquis une machine plus performante. Certes et heureusement, le risque est faible que l'on doive appeler les casques bleus, on lave encore son linge en famille et des tâches de café sont plus probables que des tâches de sang. Mais quand même sécheront-ils encore si longtemps avant de trouver un accord. Dans le cas présent il ne faut pas sécher son linge, il faut le mouiller, ou en termes locaux, prendre ses responsabilités.