VIFSTORIES

Vifstories

QUELQUES VILLES
QUELQUES HISTOIRES

MANCHESTER

Mauvaise clef mais...

2000/2008




En janvier 2000, j’ai quitté Glasgow pour Manchester. Via une agence de location j’ai trouvé un appartement dans le district de Whalley Range au sud du centre de Manchester, un endroit où je suis resté, c’est un record 18 mois ! Lorsque l’agence m’a transmise les clefs, elle m’a bien dit que ces dernières avaient été vérifiées mais que s’il y avait un souci, je pouvais toujours les appeler. En arrivant devant la maison de l’appartement après qu’un taxi m’ai déposé, mes deux valises bien pleines à la main, j’essayai une première fois les deux clefs que l’on m’avait transmises, puis une seconde fois et encore une troisième fois mais malgré mes efforts, aucune ne put me faire entrer. Je sonnai alors au premier puis au deuxième étage. Finalement, quelqu’un me répondit et me fit entrer. Je pus alors enfin passer le seuil de la porte de mon nouveau chez moi mais à peine y avais-je déposé mes affaires que l’alarme des lieux retentit comme une alarme se doit de retentir. Reprenant contact avec mon voisin du dessus, je lui demandai si je pouvais appeler l’agence pour faire arrêter au plus vite ce vacarme insupportable. Je crois que je n’ai pu les contacter car je me rappelle avoir repris le chemin de l’agence à pieds. Puis sans doute n’entendant plus le bruit de l’alarme, je suis revenu sur mes pas. Mon nouveau voisin m’a alors dit que l’alarme s’était arrêtée mais que ce n’était qu’un répit de courte durée car elle allait redémarrer bientôt de plus belle. Il me dit encore que l’agence avait appelé pour dire que son code se trouvait sur les clefs, ce que je m’étais à vrai dire demandé lors de mes quelques pas en direction de chez eux. J’ai dû alors pour autant que je m’en rappelle insérer le code et l’alarme s’est alors arrêté pour de bon. Tout musicien sait très certainement qu’il y a des silences plus appréciables que d’autres, celui qui a suivi le bruit provoqué par l’alarme en était manifestement un.

Cet épisode m’a au moins permis d’échanger quelques mots avec mon nouveau voisin. Lorsque j’ai dû lui dire que j’étais Belge francophone mais que j’étais venu à Manchester pour travailler avec des Hollandais et des Belges néerlandophones, il trouvait cela intéressant et ajouta qu’il était professeur d’allemand. Le français est ma deuxième langue étrangère me dit-il encore.

Par la suite, nous avons tous deux quitté Manchester. Lui, est allé vivre en Allemagne et moi, je suis rentré en Belgique après un détour par Stevenage et Chester. Huit ans après cette rencontre, je me suis rendu à Berlin pour son mariage avec l’élue de son cœur, une Allemande qui est aussi la mère de son fils.